Ville, cultures et arts de faire

Ville, cultures et arts de faire

 

Les travaux de recherche qui ont trait au domaine « Ville, cultures et arts de faire » visent à mieux saisir l’importance d’une pratique sauvage de l’urbanisme et des pratiques populaires d’appropriation de l’espace, mieux comprendre donc de quelles multiples manières les habitants des villes font, au quotidien, œuvre de constructeurs, de « faiseurs de villes ». – Voir les recherches –

 

Au-delà de sa forme et des conditions physiques de sa production, la ville est aujourd’hui aussi bien un environnement social et culturel qu’un environnement construit, autrement dit un territoire, une société et une culture. Ou plutôt, une rencontre hasardeuse entre une société et une culture spatialisée en un (in)certain territoire.

 

Ces arts de faire, cette pensée sauvage mais urbaine, cette culture à la fois populaire, pop et pauvre – mais autant pratique de consommation que de création, aussi bien décroissante qu’accumulation de biens et de symboles – c’est cet ensemble d’activités que l’on ne peut nommer d’un seul mot, c’est ce que des auteurs comme Henri Lefebvre qualifient de « vie quotidienne », avant d’en faire la critique moderne.

 

Au 20ème siècle, nous aurions osé parler d’une culture ouvrière, peut-être même d’une culture prolétarienne. Aujourd’hui, il nous semble plus explicite de parler de cultures populaires, même si, au fond, les acteurs sont les mêmes : ceux qui, apparemment sans pouvoir dans l’exercice quotidien de leurs vies, parviennent à créer et exprimer des formes nouvelles d’habiter et d’occuper la ville et les quartiers, les rues et les places, l’espace public, de transformer l’espace urbain de manière durable ou provisoire, légale ou illégale, solite ou insolite… C’est aussi comme cela que se crée les jardins ouvriers, les skateparks, les terrains-vagues.

 

Ce sont toutes là des tactiques de résistance et de détournement, des savoir-faire dictés par une intelligence pratique qui s’opposent aux stratégies de planification et aux politiques qui fragmentent les territoires urbains et divisent les sociétés humaines en petits morceaux épars.